mardi 3 janvier 2017

Partie 7 Des moyens de s’attacher les autres

Chapitre 1

De la parure personnelle ; de la séduction


des coeurs ; et des médecines toniques.

 


Lorsqu’une personne ne réussit pas à obtenir l’objet de ses désirs
par l’un quelconque des moyens indiqués plus haut, elle doit
alors recourir à d’autres moyens de s’attacher les autres.

Or une bonne mine, de bonnes qualités, de la jeunesse et de
la libéralité sont les moyens principaux et les plus naturels de
se rendre agréable aux yeux des autres. Mais, en leur absence,
un homme ou une femme aura recours à des moyens artificiels,
ou à l’art ; et voici, en conséquence, quelques recettes qu’on
pourra trouver utiles :

Un onguent, composé de tabemamontana coronaria, de
costus speciosus ou arabicus, et de flacourtia cataphracta, sera
employé comme onguent de parure.

Faites, avec les plantes ci-dessus, une poudre fine que
vous appliquerez sur la mèche d’une lampe où l’on brûle de
l’huile de vitriol bleu : le pigment noir ou noir de lampe qui en
résultera, appliqué sur les cils, a la vertu de faire paraître
aimable.

L’huile de hogweed, échite putescens, la plante sarina,
l’amarante jaune et la feuille de nymphéa, appliquées sur le
corps, ont la même vertu.
Un pigment noir provenant des mêmes plantes a un effet
semblable.

En mangeant de la poudre de nelumbrium speciosum, du
lotus bleu, et du mesma roxburghii, avec du beurre clarifié et
du miel, un homme devient aimable aux yeux des autres.
Les substances ci.-dessus, mêlées à la tabemamontana coronaria
et au xanthochymus pictorius, et réduites en onguent,
produisent les mêmes résultats.

Un os de paon ou d’hyène, couvert d’or et attaché sur la
main droite, rend un homme aimable aux yeux des autres.
De même, en s’attachant à la main un chapelet fait de
grains de jujube ou de coquillages, et enchanté par les incantations
mentionnées au Véda Atharvana ou par les incantations
de personnes versées dans la science magique, on obtiendra
les mêmes résultats que ci-dessus.

Lorsqu’une servante arrive à l’âge de puberté, son maître
doit la tenir à part ; et lorsque, par suite de sa réclusion et de
la difficulté de l’approcher, les hommes la désireront avec plus
d’ardeur, il donnera sa main à celui qui lui assurera richesse et
bonheur.

Cela est un moyen d’augmenter aux yeux des autres l’amabilité
d’une personne.
De même, lorsque la fille d’une courtisane arrive à l’âge de
puberté, la mère assemblera un certain nombre de jeunes gens
de même âge, disposition et savoir que sa fille, et leur dira
qu’elle est prête à la donner en mariage à qui lui fera des présents
de telle ou telle espèce.
Ensuite, la fille sera tenue aussi recluse que possible, et la
mère la donnera en mariage à l’homme qui pourra être prêt à
faire les présents convenus. Si la mère ne peut tout obtenir de
l’homme, elle produira quelque objet à elle appartenant comme
donné à sa fille par le fiancé.

Ou encore, la mère pourra permettre à sa fille d’épouser
l’homme privément, comme si elle ignorait toute l’affaire, et
alors, faisant semblant d’apprendre ce qui s’est passé, elle donnera
son consentement à l’union.

La fille, aussi, se rendra aimable aux yeux des fils de citoyens
riches, inconnus de sa mère, et, afin de se les attacher, les rencontrera
aux heures des leçons de chant, dans les endroits où
se fera de la musique, dans des maisons étrangères ; et alors
elle priera sa mère, par l’entremise d’une amie ou d’une servante,
de lui permettre de s’unir à celui qui lui plaira le plus.

Lorsque la fille d’une courtisane est ainsi donnée à un
homme, elle devra observer les obligations du mariage pendant
une année, après quoi elle pourra faire ce qu’elle voudra. Mais,
même cette année expirée, si son premier mari l’invite de
temps en temps à venir le voir, elle renoncera au gain du moment
et ira passer la nuit avec lui.

Tel est le mode de mariage temporaire usité chez les courtisanes,
et la manière d’accroître leur amabilité. Ce qui en a été
dit peut aussi bien s’entendre des filles de danseuses, que
leurs mères donneront seulement à des hommes capables de
leur être utiles de diverses façons.
Ainsi finissent les moyens de se rendre aimable aux yeux des
autres.

Si un homme, après avoir frotté son Lingam avec un mélange
de poudres de pomme épineuse, de poivre long, de
poivre noir et de miel, a un commerce sexuel avec une femme,
il la soumet entièrement à sa volonté.
L’application d’un mélange de feuilles de la plante vatodbhranta,
de fleurs jetées sur un cadavre humain au moment
où on va le brûler, et de poudre d’os de paon ou de l’oiseau jiwanjiva,
produit le même effet.

Les restes d’un milan mort de mort naturelle, réduits en
poudre et mêlés avec du cowach et du miel, ont aussi le même
effet.
En se frottant avec un onguent fait de la plante emblica
myrabolans, on acquiert le pouvoir le soumettre les femmes à
sa volonté.
Coupez en menus morceaux les pousses de la plante
vajnasunhi, plongez-les dans un mélange d’arsenic rouge et de
soufre, et faites-les sécher sept fois : en appliquant sur votre
Lingam cette foudre mêlée avec du miel, vous soumettrez une
femme à votre volonté dès que vous l’aurez possédée. Ou bien
brûlez ces mêmes pousses la nuit, et si, en regardant la fumée,
vous voyez derrière une lune d’or, vous êtes sûr de réussir
avec n’importe quelle femme. Ou bien encore, mêlez de cette
poudre avec les excréments d’un singe, et jetez-la sur une
jeune fille vierge : elle ne sera donnée en mariage à personne
autre que vous.

Accommodez des morceaux d’arris-root avec de l’huile de
manque, et laissez-les pendant six mois au fond d’un trou pratiqué
dans le tronc de l’arbre sisu ; retirez-les ensuite et faitesen
un onguent que vous vous appliquerez sur le Lingam : c’est,
dit-on, un moyen de subjuguer les femmes.
Plongez l’os d’un chameau dans le suc de la plante eclipta
prostata, puis brûlez-le et mettez le piment noir produit par les
cendres dans une boîte faite aussi de l’os d’un chameau ; si

vous vous l’appliquez avec de l’antimoine sur les cils, au moyen
d’un pinceau fait aussi de l’os d’un chameau, ce pigment passe
pour être très pur, sain pour les yeux, et a la vertu de soumettre
les autres à celui qui en fait usage.
Un pigment noir fait d’os de faucons, vautours et paons, peut
produire le même effet.
Ainsi finissent les moyens de soumettre les autres à sa
volonté.

Maintenant, voici les moyens d’accroître la vigueur sexuelle :

Un homme acquiert de la vigueur sexuelle en buvant du
lait mêlé avec du sucre, de la racine de la plante uchchata, du
poivre chaba et de la réglisse.
Du lait sucré, où l’on a fait bouillir un testicule de bélier ou
de bouc, produit aussi de la vigueur.
Même effet produit par le suc du hedysarum gangeticum,
du kuili et du kshirika mêlé avec du lait.
La graine de poivre long, celle du sanseviera roxburghiana
et du hedysarum gangeticum, le tout moulu ensemble et mêlé
avec du lait, produisent un résultat semblable.
Suivant d’anciens auteurs, si un homme moud des graines
ou des racines de trapa bispinosa, de kasurika, de jasmin toscan
et de réglisse, avec du kshirakapoli (sorte d’oignon), et met
la poudre dans du lait mêlé de sucre et de ghee (beurre sacrifié)
; Puis, après avoir fait bouillir tout ce mélange sur un feu
modéré, boit le sirop ainsi formé, il sera en mesure de jouir
d’une quantité innombrable de femmes.

De même, si un homme mêle du riz avec des oeufs de moineau,
puis, après avoir fait bouillir dans du lait, y ajoute du
ghee et du miel et en boit autant qu’il est nécessaire, il obtiendra
le même résultat.
Si un homme prend des écorces de graines de sésame et
les trempe dans des oeufs de moineau, puis, après les avoir fait
bouillir dans du lait mêlé de sucre et de ghee, avec des fruits
de trapa bispinosa et de kasurika, et y avoir ajouté de la farine
de froment et de fèves, boit cette composition, il aura, dit-on, le
pouvoir de jouir d’une infinité de femmes.
h. Mêlez ensemble du ghee, du sucre et de la réglisse en
égales quantités, puis du suc de fenouil et du lait : cette
composition nectaréenne est réputée sainte, précieuse pour la
vigueur sexuelle, préservatrice de la vie et agréable au goût.
i. Buvez un sirop composé d’asparagus racemosus, des
plantes shvadaushtra et juduchi, de poivre long et de réglisse,
bouilli avec du lait, du miel et du ghee, au printemps : cela
produit, dit-on, le même effet que ci-dessus.

j. Faites bouillir dans de l’eau de l’asparagus racemosus et
de la plante shvadaushtra, avec des fruits écrasés de premna
spinosa, et buvez cette composition : elle a, dit on, la même
vertu.
k. Buvez du ghee bouilli, ou beurre clarifié, le matin pendant
la saison du printemps : cela passe pour être sain, fortifiant et
agréable au goût.
l. Mêlez ensemble, par parties égales, de la graine de shvadaushtra
et des fleurs d’orge, et, chaque matin en vous levant,
mangez en un peu, du poids de deux palas environ : cette recette
a le même effet que la précédente.

Il y a aussi, sur ce sujet, des versets dont voici le texte :
« Les moyens de produire l’amour et la vigueur sexuelle sont
enseignés par la science médicale, par les Védas, par les personnes
qui sont initiées aux arts magiques, et par des parents
ou amis intimes. On ne doit essayer d’aucun moyen d’un effet
douteux, capable de détériorer le corps, impliquant la mort
d’animaux et mettant en contact avec des choses impures. Les
seuls moyens à employer doivent être saints, efficaces, et approuvés
par les Brahmanes et les amis. »



 Bientôt

 


Chapitre 2
Des moyens d’exciter le désir. Expériences
et recettes diverses.

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