jeudi 8 décembre 2016

Chapitre 10 De la manière de commencer et de finir le congrès ; différentes sortes de congrès et querelles d’amour.

 

Dans la chambre de plaisirs.


Décorée de fleurs et embaumée de
parfums, le citoyen, en compagnie de ses amis et serviteurs,
recevra sa femme, Qui viendra baignée et parée, et il l’invitera
à se rafraîchir et à boire librement.

Il la fera ensuite asseoir à
sa gauche ; puis, prenant sa chevelure et touchant l’extrémité
et le noeud de son vêtement, il l’embrassera délicatement avec
son bras droit. Ils se livreront alors à une plaisante conversation
sur différents sujets, et pourront aussi parler, à mots couverts,
de choses qui seraient considérées comme peu séantes
en société. Ils pourront chanter, avec ou sans gesticulations,
jouer des instruments de musique, causer de beaux arts, et
s’exciter l’un l’autre à boire. Enfin, lorsque la femme n’en
pourra plus d’amour et de désir, le citoyen renverra le monde
qui sera autour de lui, donnant à chacun des fleurs, des onguents,
des feuilles de bétel ; et lorsqu’ils seront enfin seuls
tous les deux, ils procéderont comme il a été écrit dans les précédents
chapitres.

Tel est le commencement de l’union sexuelle. À la fin du
congrès, les amants, avec modestie et sans se regarder l’un
l’autre, iront séparément au cabinet de toilette. Ensuite, assis à
leurs mêmes places, ils mangeront quelques feuilles de bétel,
et le citoyen appliquera de sa propre main sur le corps de la
femme un onguent de pur santal ou de quelque autre essence.
Il l’embrassera alors de son bras Gauche et, avec des paroles
aimables, la fera boire dans une coupe qu’il tiendra dans sa
propre main, où il lui donnera de l’eau à boire.

Ils pourront
manger des sucreries ou autres choses, à leur fantaisie, et
boire des jus frais, du potage, du gruau, des extraits de viande,
des sorbets, du jus de manguier, de l’extrait de jus de citron
mêlé de sucre, ou toute autre chose qui soit au goût du pays et
connue pour être douce, agréable et pure. Les amants peuvent
aussi s’asseoir sur la terrasse du palais ou de la maison, pour y
jouir du clair de lune et se livrer à une agréable conversation.
À ce moment aussi, la femme étant couchée sur ses genoux, le
visage tourné vers la lune, le citoyen lui montrera les différentes
planètes, l’étoile du matin, l’étoile Polaire, et les sept Rishis
ou la Grande Ourse.
Ainsi finit l’union sexuelle.

Le congrès est de différentes sortes, comme suit :

Congrès d’amour.

Lorsqu’un homme et une femme qui s’aiment depuis un certain
temps se trouvent enfin réunis après de Grandes difficultés
; ou lorsque l’un d’eux revient de voyage ; ou lorsqu ils se
réconcilient après s’être séparés à la suite d’une querelle, leur
congrès s’appelle le congrès d’amour. Il se pratique suivant la
fantaisie des amants, et aussi longuement qu’il leur plaît.




Congrès d’amour sbséquent.
Lorsque deux personnes se réunissent, leur amour mutuel
étant encore dans l’enfance, leur congrès s’appelle le congrès
d’amour subséquent.
Congrès d’amour artificiel.
Lorsqu’un homme pratique le congrès en s’excitant lui même
au moyen des soixante-quatre manières, telles que le baiser,
etc. ; ou lorsqu’un homme et une femme ont commerce ensemble,
quoique chacun d’eux aime une personne différente,
leur congrès s’appelle congrès d’amour artificiel. En pareil cas,
il faut employer tous les procédés et moyens indiqués par les
Kama Shastra.

Congrès d’amour transféré.
Lorsqu’un homme, du commencement à la fin du congrès,
tout en opérant sur la femme, ne cesse de penser qu’il jouit
d’une autre qui a son affection, cela s’appelle le congrès
d’amour transféré.

Congrès à l’instar des eunuques.
Le congrès entre un homme et une porteuse d’eau ou une
servante de caste inférieure à la sienne, qui dure seulement
jusqu’à ce que le désir soit satisfait, s’appelle congrès à l’instar
des eunuques. On doit s’abstenir, dans ce cas, des
attouchements extérieurs, des baisers et des diverses
manipulations.

Congrès décevant.

Le congrès entre une courtisane et un paysan, celui entre citoyens
et villageoises ou femmes de banlieue s’appellent
congrès décevant.
Congrès d’amour spontané.
Le congrès entre deux personnes attachées l’une à l’autre, et
qui s’effectue au gré de leur fantaisie, s’appelle congrès
d’amour spontané.
Ainsi finissent les sortes de congrès.
Nous allons parler maintenant les querelles d’amour.
Une femme qui aime passionnément un homme ne peut souffrir
d’entendre prononcer le nom de sa rivale, ni d’avoir aucune
conversation à son sujet, ni d’être appelée de son nom
par inadvertance.

Si pareille chose arrive, alors commence une
grande querelle :

la femme pleure, se met en colère, agite sa
chevelure, frappe son amant, tombe de son lit ou de son siège,
et jetant à droite et à gauche guirlandes et ornements, s’étend
de son long par terre.

L’amant, alors, doit essayer de l’apaiser par des paroles
conciliantes, et en même temps, il la relèvera avec précaution
et la mettra sur son lit. Mais elle, sans répondre à ses questions,
avec une colère toujours croissante, courbera la tête de
son amant en tirant ses cheveux, et, après l’avoir frappé une
fois, deux fois, trois fois sur les bras, la tête, la poitrine ou le
dos, se dirigera vers la porte de la chambre.
Suivant Dattaka, elle doit alors s’asseoir, l’air courroucé,
près de la porte, et verser des larmes ; mais elle ne doit pas
sortir, pour éviter de se mettre dans son tort.

Au bout d’un certain
temps, lorsqu’elle juge que son amant a dit et fait tout ce
qu’il pouvait pour se réconcilier, elle doit l’embrasser en lui faisant
d’amers reproches, mais aussi en lui laissant voir un vif
désir du congrès.

Lorsque la femme est dans sa Propre maison et qu’elle s’est
querellée avec son amant, elle doit aller à lui et lui témoigner
toute sa colère, puis le quitter. Mais ensuite, le citoyen lui
ayant envoyé le Vita, le Vidushaka ou le Pithamardal pour
l’apaiser, elle doit revenir avec eux à la maison et passer la
nuit avec son amant.

Ainsi finissent les querelles d’amour.

 Bientôt


Chapitre 11


En résumé,,,

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