samedi 3 décembre 2016

Chapitre 2 De la confiance à inspirer à la fille.

 Pendant les trois premiers jours qui suivront le mariage.


l’homme et la femme coucheront sur le plancher, s’abstiendront
de plaisirs sexuels, et prendront leur nourriture en l’assaisonnant d’alca ou de sel.

Les sept jours suivants, ils se baigneront
au son de joyeux instruments de musique, se pareront,
dîneront ensemble, et feront des politesses à leurs parents et
aux personnes qui auront pu assister à leur mariage. Ceci est
applicable aux gens de toutes les castes. Le soir du dixième
jour, l’homme commencera à parler doucement à sa jeune
femme, seul à seule, de façon à lui inspirer confiance.
Quelques auteurs prétendent que, pour la gagner entièrement,
il ne doit pas lui parler de trois jours ; mais, observent les disciples
de Babhravya, si un homme reste muet pendant trois
jours, il est à craindre que la jeune femme ne se dégoûte de le
voir aussi inerte qu’un pilier, et, désenchantée, ne vienne à le
mépriser comme un eunuque.

Vatsyayana est d’avis que
l’homme doit commencer par la gagner et lui inspirer
confiance, mais qu’il doit s’abstenir d’abord des plaisirs
sexuels. Les femmes, étant de nature douce, veulent qu’on les
aborde avec douceur ; si elles ont à subir un assaut brutal
d’hommes qu’elles connaissent à peine, elles en conçoivent
quelquefois la haine de l’union sexuelle, quelquefois même la
haine du sexe mâle.

L’homme doit, en conséquence, approcher
la jeune femme avec les ménagements qu’elle désire, et l’emploiera
les procédés capables de lui inspirer de plus en plus
confiance. Ces procédés sont les suivants :

Il l’embrassera pour la première fois de la façon qui lui plaira
le mieux, parce que cela ne dure pas longtemps.

Il l’embrassera avec la partie supérieure de son corps, parce
que c’est plus facile et plus simple. Si la fille est d’un certain
âge, ou si l’homme la connaît depuis quelque temps, il peut
l’embrasser à la lueur d’une lampe ; mais s’il ne a connaît pas
bien, ou si c’est une toute jeune fille, il doit alors l’embrasser
dans l’obscurité.

Lorsque la fille aura consenti à l’embrassement, l’homme lui
mettra dans la bouche un tambula ou morceau de noix de bétel
et des feuilles de bétel ; et si elle refuse de les prendre, il devra
l’y engager par des paroles conciliantes, des prières, des serments
; enfin il s’agenouillera à ses pieds, car il est de règle
que, si ombrageuse ou irritée que soit une femme, elle n’est jamais
intraitable pour un homme à genoux devant elle. Au moment
où il lui donnera ce tambula, il lui baisera la bouche doucement
et gracieusement, sans émettre aucun son.

Ce premier
point obtenu, il la fera parler, et pour l’y engager, il lui adressera
des questions sur des choses qu’il ne connaîtra pas ou
prétendra ne pas connaître, et qui n’exigeront qu’une courte
réponse. Si elle ne lui parle pas, il se gardera de la brusquer,
mais il lui fera de nouveau les mêmes questions sur un ton
conciliant. Si alors elle ne lui parle pas davantage, il la pressera
de répondre, car, observe Ghotakamu que toutes les filles
écoutent ce que les hommes leur disent, mais elles-mêmes souvent
ne disent pas un seul mot ». 





Ainsi importunée, la fille répondra
enfin par un mouvement de tête ; tandis que, si
l’homme la querellait, elle ne ferait pas même cela. Lorsque
l’homme lui demandera s’il lui plaît et si elle l’aime, elle gardera
longtemps le silence à la fin, pressée de s’expliquer, elle répondra
affirmativement par un signe de tête. Si l’homme la
connaissait avant le mariage, il devra s’entretenir avec elle par
l’intermédiaire d’une amie qui peut lui être favorable, et qui,
ayant la confiance de l’un et de l’autre, tiendra la conversation
des deux côtés. En pareille occasion, la fille sourira, la tête
baissée ; et si l’amie en dit plus de sa part qu’elle ne désire,
elle la grondera et lui cherchera dispute.

L’amie dira par plaisanterie
telle ou telle chose que la fille ne voudra pas être dite,
en ajoutant :

« Elle dit cela » ; sur quoi la fille dira Prestement
et gentiment : « Oh ! non, je n’ai pas dit cela » ; et alors elle
sourira et jettera sur l’homme un coup d’oeil furtif.

Si la fille est familière avec l’homme, elle placera près de lui,
sans rien dire, le tambula, l’onguent ou la guirlande qu’il peut
avoir demandés, ou bien elle pourra les enfermer dans son vêtement
de dessus.

Pendant ce temps-là, l’homme lui touchera ses jeunes seins
en pratiquant la pression sonore avec les ongles, et si elle veut
l’en empêcher, il lui dira :

« Je ne le ferai plus, si vous m’embrassez »,
et il l’amènera de cette façon à l’embrasser.

Tandis qu’elle l’embrassera, il passera sa main à diverses reprises sur
tout son corps.

Puis, tout doucement, il la mettra sur ses genoux
et tâchera de plus en plus d’obtenir son consentement ; et
si elle ne veut pas céder, il l’a frappera en disant :

« Je vais imprimer les marques de mes dents et de mes
ongles sur vos lèvres et sur vos seins ; je ferai des marques
semblables sur mon propre corps, et je dirai à mes amis que
c’est vous qui les avez faites.
Que direz-vous alors ? »

C’est de cette manière ou à peu près
que se créent la crainte et la confiance dans l’esprit des enfants,
et l’homme devra ainsi obtenir de la fille ce qu’il désire.

La seconde et la troisième nuit, lorsque la confiance se sera
encore accrue, il lui touchera le corps tout entier avec ses
mains, et le baisera partout ; il mettra aussi ses mains sur ses
cuisses et les massera ; et s’il y réussit, il lui massera alors les
jointures des cuisses.

Si elle veut l’en empêcher, il lui dira :

« Quel mal y a-t-il à cela ? » et il lui persuadera de le laisser
faire.

Ce point gagné, il lui touchera ses parties secrètes, dénouera
sa ceinture et le noeud de sa robe, et, relevant sa jupe
de dessous, lui massera les jointures de ses cuisses nues. Il fera
toutes ces choses sous différents prétextes, mais il ne devra
pas encore commencer le congrès réel. Ensuite il lui enseignera
les soixante quatre arts, lui dira combien il l’aime et quelles
espérances il caressait depuis longtemps à son égard. Il lui
promettra aussi de lui être fidèle, dissipera toutes ses craintes
au sujet de rivales, et enfin, après avoir vaincu sa timidité, il se
mettra en devoir de jouir d’elle de manière à ne pas l’effrayer.

Telle est la façon d’inspirer confiance à la jeune femme.
Il y a en outre, sur ce sujet, quelques versets dont voici le
texte :

« Un homme qui agit conformément aux inclinations d’une
fille doit essayer de l’apprivoiser de telle sorte qu’elle puisse
l’aimer et lui donner sa confiance.

On ne réussit ni en suivant
aveuglément l’inclination d’une fille, ni en s’y opposant tout à
fait, mais il faut adopter un moyen terme. Celui qui sait se faire
aimer des femmes, soigner leur honneur et leur inspirer
confiance, celui-là est assuré de leur amour.

Mais celui qui néglige
une fille, parce qu’elle lui semble trop timide, n’obtient
que son mépris : elle le regarde comme une bête qui ne sait
pas gouverner l’esprit d’une femme.
En outre, une fille possédée
de force par un homme qui ne connaît pas le cœur féminin,
devient nerveuse, inquiète, abattue ; elle se prend soudain à
détester l’homme qui l’a violentée, et alors, son amour n’étant
pas compris ni payé de retour, elle tombe dans le désespoir, et
devient l’ennemie du sexe mâle tout entier ; ou, si elle déteste
particulièrement son mari, elle a recours à d’autres hommes. »

 Bientôt


Chapitre 3


De la cour, et de la manifestation des sentiments


par signes et actes extérieurs.

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